Ton sein dans ma bouche je vole. Le bout est ma capsule tendre et dure à la fois, un logis malléable où ma langue se faufile, roule et ondule.
Ton sein dans ma bouche je vole. Je l’absorbe et me le prends entier comme moisson délicieuse du désir de ton corps en attente. Je suis la saison qui fait mûrir ton sein, et voilà je le cueille, je le mords, le croque et m’en délecte, sa chair gorgée de soleil me régénère, je m’en emplis jusqu’à l’ivresse. Je vole. Mes bras t’enserrent, ma bouche mange ton sein et je vole. J’ai percé la voûte du ciel et là tu as gémi, tu as senti que je franchissais la sphère humaine, tu t’es accouplée à mon décollage, voilà nous sommes deux dans la capsule de ton sein, nous sommes soudées et presque réduites à un corps. Mais non, ton sein s’arrondit, se durcit entre mes lèvres, il me pénètre et me remplit, je sais que tu es là, distincte – Toi.

Ta peau entre mes lèvres je glisse. J’ai tracé un sillon derrière le ciel, voici le chemin vers l’étoile Polaire, et ça y est j’y suis, moi en toi, mes doigts dans ton vagin, oui j’y suis dans la Voie lactée. Disparition des sons, je m’habille de silence, je voyage en toi et garde ton sein dans ma bouche, nous partons encore plus loin, nous empruntons la voie parallèle cette fois, dépassant la Polaire et flottant, oui flottant, suspendues dans l’espace, confondues, attachées l’une à l’autre, formant un être neuf, une nouvelle personne que l’Amour n’effraie pas, eh hop elle s’en fait une peau, de cet amour-là. Elle est vêtue de nous, c’est nous et pas nous, mais elle flotte transparente dans notre plaisir.

Ton sein dans ma bouche je vole. Ma main va seule te pétrir les fesses. Je la regarde faire, elle n’est plus à moi, elle appartient à la nouvelle personne qui s’amuse, qui rit et chante, qui nous asperge de ses éclats de joie, car oui elle est l’Amour.
Mes doigts en toi vont profond, ils bougent comme dans le cosmos, encore un peu et je m’abandonnerai, oui je quitterai le sol, me déplafonnerai, j’irai plus loin que ce corps-ci et ce corps-là, je me transformerai en ciel nocture et diurne à la fois.
Ton sein dans ma bouche je ressens l’extase du Grand Monde, celui de l’arrière-plan, celui de nos mains jointes pour l’éternité et pour le présent qui dure, posé là entre nos corps qui s’aiment.

Tu ouvres les yeux. Je jouis.