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Pourquoi lire le « Tract » d’Édouard Durand ?

Parce que chaque jour, toutes les trois minutes, au moins un enfant est victime de violences sexuelles : 160 000 par an soit, rapporté à la population adulte, une personne sur dix concernée par ce fléau.

Parce qu’il faut clairement se représenter ce qu’induisent ces violences : « On a l’image. Un pénis d’homme adulte enfoncé dans le corps d’une petite fille ou d’un petit garçon de sept ou huit ans. »

Parce qu’il faut comprendre que « le pénis, ou la main, les doigts, les lèvres, sont au viol ce que le fusil à pompe, le revolver ou le couteau sont au braquage : une arme ».

Parce qu’il faut cesser de créer un lien entre violences sexuelles et sexualité.

Parce qu’il faut intégrer que pour l’enfant devenu adulte, « s’il est possible de tourner la page, on s’aperçoit que la marque est sur les pages d’après ».

Parce que plus de 70 % des plaintes déposées pour violences sexuelles sur mineurs sont classées sans suite et que seulement 3 % des pédocriminels sont condamnés par une cour d’assises.

Parce qu’il faut en finir avec le déni « massif, puissant, ancien, structuré et structurant, même » qui entoure voire bétonne ce sujet de l’enfance saccagée.

Parce qu’il faut comprendre que l’argument de la présomption d’innocence, brandi pour comprimer et décrédibiliser la parole des victimes, est « un prétexte, une caution du déni à valeur constitutionnelle », mais surtout : « un enjeu de pouvoir ».

Lisez 160 000 enfants – Violences sexuelles et déni social, texte de qualité, sensible et très éclairant publié par Édouard Durand dans la collection « Tracts » des éditions Gallimard, décidément très bien faite – à un prix abordable (3,90 euros).

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