Voici un petit ouvrage joliment troussé. Il vient rappeler que la vie humaine est viscéralement et fondamentalement liée au risque – qu’il faut donc accepter de prendre mais encore de rechercher comme étant l’élément-moteur de ce qui nous légitime. Avons-nous oublié, à force de réclamer la sécurité à tous crins, que le risque constitue l’essence, l’indispensable carburant de notre liberté – une liberté dont on nous a si facilement privés, comme de juste, au nom du sacro-saint « principe de précaution » et de la peur-panique de mourir ? Mais poussière nous redeviendrons de toute façon et avec ou sans rides, vivre dans la peur fait de nous des esclaves momifiés et consentants. « Il faut en finir avec les imprécations nous enjoignant chaque jour d’avoir peur de ce que nous respirons, de ce que nous mangeons, de ce que nous buvons », préconisent les auteurs. Car – et tout cela s’est largement vérifié au moment de la crise du Covid, « la peur empêche d’accéder à toute transcendance, abaisse l’esprit vers des choses sans grandeur, barricade nos rêves, bride notre volonté, étouffe nos âmes ». Le livre ne cherche nullement à accuser ou à culpabiliser qui que ce soit. C’est au contraire une leçon d’optimisme et une salutaire mise au point sur ce qu’implique le verbe exister, ainsi qu’un encouragement à « oser le risque d’être l’homme ou la femme que l’on veut être ».
« Le goût du risque », par Andrea Marcolongo ; Patrice Franceschi ; Loïc Finaz, est publié aux éditions Grasset.
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