Dans sa postface, la psychologue Delphine Joly qualifie l’ouvrage de Michaela Châteaux de « précieux témoignage de ce que peut être un travail thérapeutique ». Au-delà du récit d’un « morcellement intérieur » face à la violence d’une mère, l’autrice, devenue adulte, nous partage le choc de la perte d’un enfant. De séismes en questionnements, elle nous livre aussi un regard saisissant sur les agissements pédophiles.
L’histoire de Michaela Châteaux impressionne – et c’est un euphémisme. Nous la suivons dans plusieurs séquences temporelles et dans son couple avec François, tentant à plusieurs reprises d’avoir un enfant (par FIV – Fécondation in vitro). Elle y parvient au bout d’un certain nombre de déceptions – « nous aurions notre bébé tant voulu, tant attendu. C’était tout de même mon cinquième début de grossesse et toujours pas de bébé dans nos bras ».
Telle une mosaïque de moments lui arrivant en flash, Michaela nous raconte, d’abord sur le point d’être maman et ensuite, sa difficulté à intégrer son identité (« être moi, ça veut dire être tous les moi qui se partagent mon corps »), au travers d’épisodes glaçants vécus lors de son enfance avec sa propre mère.
« Elle était très belle quand j’étais petite. Mince, bien coiffée, radieuse (…). Je me sentais en sécurité quand je sentais son parfum. Après, elle n’en a plus mis. Et ça a été l’horreur. »
Une mère qui traite sa fille de « sale petite chatte pourrie », lui assène « des coups de poing au visage » et « se servait » de tout pour lui « faire mal », l’« isoler », la couper « de tout le monde et du monde en général » – « Je n’avais pas le droit d’exister en tant que personne. Je n’étais personne. J’étais juste sa chose », écrit l’autrice, qui, dans « le chaos qui fut », est « tombée en morceaux et plusieurs parties sont nées ».
Ces « parties » sont à l’intérieur d’elle, il y a la « Protectrice », la « Petite », le « Caméléon », la « Colérique », la « Gentille », et aussi celles qui la « poussent » à se « faire du mal » : « Quand je suis déconnectée, je ne sens plus la douleur. C’est dans ces moments-là que je me fais le plus de mal. Je me regarde faire de l’extérieur. Comme un film. » Michaela ne dit pas Je mais Nous. Cette dissociation l’aide à « faire comme si de rien n’était », « pas triste, pas en colère, juste vide ».
Devenir mère, alors que vous vous sentez « un objet qu’on abandonne et qu’on récupère quand on veut » (et que vous désirez vous « punir », « extraire la saleté » de votre personne), constitue une sorte de gageure extra/ordinaire, surtout dès l’instant où, comme Michaela, vous avez conscience que le « manque profond de tendresse » vous a rendue « extrêmement vulnérable ».
Peut-elle être « cette mère [qu’elle] rêvait d’avoir ? » (et par définition, ne pas être celle qu’elle a eue ?)
Après un premier enfant, Nathan, naissent alors des jumeaux, Lucie et Théo. Les lect.rices.eurs vivront avec une émotion à fleur d’angoisse le parcours, à la fois dans sa chair et dans son mental, que cette double naissance suscite – jusqu’au drame : « la mort inattendue du nourrisson » qui vient enlever Théo (« cette mort qui l’a tellement bercé qu’il s’est endormi de plus en plus profondément pour ne plus jamais se réveiller »).
L’abîme brusquement ouvert par cet événement est décrit avec un style et une minutie bouleversants, qui poussent chacun.e d’entre nous à se questionner sur le si faible impact de l’humain quant au cours de l’existence dont il faut accepter ici toute l’horreur : « Je ne sais pas comment faire pour vivre. (…) Je veux me mettre en boule. Me balancer d’avant en arrière. M’entourer de mes bras et me protéger de tout. Me réveiller de ce cauchemar. »
Mais Michaela continue en fait de Grandir, notamment dans un accès à la lucidité sidérante sur les abus sexuels dont elle a été victime à l’âge de 9 ans. Au départ, elle « n’arrive pas à [se] dire que ce n’est pas [sa] faute », lui (un certain Guy) « ne fait pas grand-chose » : « C’est moi. Moi la coupable parce que c’est moi qui fais. Je ne suis qu’une petite pute aguicheuse (…). J’ai neuf ans. J’agis. Il ne dit pas non. Les rôles sont inversés. La victime est censée subir, pas agir, et le pervers est censé agir, pas subir. Je n’arrive pas à démêler ça. J’ai honte. C’est moi, le pervers. »
Michaela Châteaux nous livre là un très précieux témoignage à propos de la perversion extrêmement subtile du pédophile, qui dit avoir été « happé » par la « joie » de l’enfant : « J’ai vu ta joie, écrit-il, j’ai ressenti ta joie et c’était positif pour moi aussi. »
Elle nous explique comment l’agressée peut « ressentir de la compréhension et de la ressemblance avec un agresseur sexuel », et donc se considérer comme responsable des abus, se nier le droit d’être, à 9 ans, une victime.
Tou.tes.s celles et ceux qui sont passé.e.s par ce genre d’épisode trouveront dans le livre de Michaela Châteaux beaucoup de réponses et du réconfort à leurs propres déchirements.
Grandir est le livre de l’épreuve et de l’espoir réconciliés, il faut le lire et le relire, annoter des passages, y réfléchir – repenser sans doute à ce que le mot liberté veut dire et comment se l’approprier, quand le corps, l’esprit et le cœur sont derrière des barreaux.
Quatre questions à Michaela Châteaux
MARTINE ROFFINELLA : Comment et quand avez-vous décidé de vous lancer dans l’écriture de cet ouvrage ? Aviez-vous dès le départ la conscience et/ou le souhait de vouloir matérialiser votre histoire en un livre ? Quel a été le déclic ?
MICHAELA CHÂTEAUX : J’ai pris la décision de me lancer dans la rédaction de ce livre au tout début de l’année 2017, suite à ma participation à un compte Instagram (en suédois) sur la dissociation d’origine traumatique, dans l’idée de m’approprier ou de me réapproprier mon « propre » vécu – ce que je considère toujours, à un certain degré, comme étant le vécu des autres à l’intérieur de moi.
Au début, la rédaction a été très pénible et le projet a eu beaucoup de mal à prendre forme. Je savais que je voulais matérialiser mon histoire, mais j’ignorais comment et à quel degré. À dire vrai, mon parcours avait au départ tout d’un roman à la troisième personne, tellement tout cela, c’est-à-dire mon histoire et mon vécu (et/ou absence de vécu), me paraissait étranger. Je me suis même demandé si je n’allais pas confier l’écriture à une autre personne.
C’est dans cet état d’esprit que j’ai pris contact avec une amie journaliste, Isabelle Quilbé Da Silva, pour m’aider. Grâce à nos nombreux échanges, une première version du livre a émergé. J’ai fouillé dans les « archives », c’est-à-dire dans mes blogs (principalement en suédois), mes mails et dans des forums de discussion, pour extraire le contenu qui me tenait à cœur puis le traduire. Ce faisant, j’entamais un véritable travail non seulement de reconstruction mais de transformation. Isabelle m’a lue, relue, corrigée et recorrigée en me renvoyant toujours à moi-même, à mon vécu et à mes besoins. Elle a été en quelque sorte ma doula dans ce travail que je compare volontiers à un « accouchement nécessaire ».
Je n’étais cependant toujours pas entièrement satisfaite de ce que j’avais produit. J’avais besoin d’aller plus loin, de creuser plus profondément, et surtout de (faire) valider mon vécu.
C’est alors que j’ai eu l’idée de demander à mon ancienne psychologue, Delphine Joly, de participer au livre. À l’origine, je voulais lui suggérer d’écrire quelques paragraphes à la fin de chaque chapitre, dans une police ou une graisse différente, afin que nos voix se rencontrent et apportent nos deux versions de ma thérapie avec elle. Après réflexion, elle a accepté ma proposition, mais sur un mode différent. Nous avons convenu que ma version et ma voix primeraient, et qu’elle rédigerait donc une postface. Elle me l’a envoyée le 21 décembre 2017, ce que j’ai vécu comme un vrai cadeau de Noël, d’autant plus que je n’avais aucune idée du contenu de son texte. Il m’arrive encore de relire sa postface pour m’imprégner de ses mots et pour la sentir présente auprès de moi.
M. R. : Le rapport à votre psychologue, Delphine Joly, est spécialement important et passionnant à découvrir pour les lect.eurs.rices. Pourriez-vous nous expliquer votre ressenti actuel à cet égard ? En quoi Delphine Joly vous a-t-elle aidée à « grandir » – du moins dans les étapes saillantes de votre thérapie ?
M. C. : Je suis ravie que vous me posiez la question car j’en discutais justement l’autre jour avec la psychologue que je vois actuellement (pour grandir, toujours et encore). J’ai alors pris conscience du fait que j’ai pu explorer et (re)vivre certains stades essentiels au développement du (très) jeune enfant grâce au lien thérapeutique avec Delphine Joly, comme par exemple celui de la permanence de l’objet observé et décrit par Jean Piaget.
Je suis passée par tous les stades : de l’absence totale de réaction face à l’absence de l’objet (ici, en l’occurrence, celle de madame Joly) aux pleurs, voire aux cris, pour enfin pouvoir me faire une représentation interne d’elle et réaliser qu’elle continuait d’exister : le lien persistait entre nos séances de thérapie, quand je ne la voyais pas, voire au-delà de ma thérapie, puisque cela fait maintenant plusieurs années que je ne la vois presque plus.
J’ai pu généraliser cet apprentissage à mes autres relations : mon mari et mes enfants ne cessent pas d’exister quand l’un part au travail et les autres vont à l’école ; mes ami(e)s continuent d’être mes ami(e)s au-delà des rencontres ou des échanges par mail ou téléphoniques. Avant, j’étais toujours étonnée de voir ressurgir mon mari à la fin de sa journée de travail et je n’arrivais pas à comprendre que quelqu’un puisse me considérer comme une amie.
Le décès de Théo a évidemment compromis cet apprentissage et parfois je suis encore persuadée que l’on va m’appeler pour m’annoncer le décès de mon mari ou de l’un de mes autres enfants ; mais ces moments sont de plus en plus rares.
Ce rapport à ma psychologue, ce lien thérapeutique, m’a aussi permis de grandir dans le sens où j’ai pu explorer, de manière sécurisante, des émotions parfois très fortes et très anxiogènes. La dissociation dont il est question dans mon témoignage est une forme d’anesthésie générale, laquelle empêche non seulement la manifestation des émotions mais surtout le fait de les ressentir et de se les approprier comme étant les siennes propres.
Il y avait une très grande distanciation entre les évènements et mon « vécu » (entre guillemets parce que, bien souvent, j’éprouvais une absence totale de vécu) de ceux-ci. J’ai enfin pu m’approcher de plusieurs parties dissociées et, pour certaines, les apprivoiser puis les faire miennes.
Bien que ce travail ne soit pas finalisé et qu’il m’arrive encore d’éprouver des difficultés avec certaines parties dissociées, le travail avec Delphine Joly a été un processus crucial dans mon accès à la construction de mon identité.
M. R. : Quels ont été les paliers cruciaux de votre construction de femme, désormais debout, au travers de l’écriture de votre livre ? Écrire vous a-t-il permis de clore certains chapitres de votre vie ? Si oui, lesquels ?
M. C. : Écrire m’a ouvert la possibilité de revenir sur mon vécu traumatique et, en partie, de le transformer en quelque chose de viable – mais de là à dire que cela a « permis de clore certains chapitres de ma vie », non, je ne le pense pas.
Ou alors peut-être un chapitre : celui du relais auprès de madame Dujardin. Le cadeau que nous lui offrons, en groupe, marque aujourd’hui pour moi vraiment la fin de cette relation, alors que dans la réalité, il m’a fallu de nombreux mois de travail thérapeutique (dont je ne parle pas du tout dans mon témoignage) pour dépasser le vécu d’abandon suite à son départ de l’association. Oui, ce chapitre-là est clos, parce que j’ai su non seulement l’intégrer mais aussi le sublimer, en quelque sorte.
Mais puisqu’il est question de « chapitres », j’envisage déjà d’autres livres sur les mêmes thèmes. Pas de témoignage, non – un seul m’a suffi –, mais des romans ou des autofictions, afin de continuer à transformer mon vécu de certaines situations ou relations. D’ailleurs, j’ai très récemment écrit et publié, en auto-édition, un autre texte qui me tenait vraiment à cœur, L’autre Christine, une histoire que j’avais besoin d’expulser, à savoir ma relation avec Françoise dans Grandir, qui n’y est que brièvement évoquée.
Si je n’ai pas su « clore » les chapitres les plus marquants de ma vie, j’ai pu en revanche tirer un certain nombre de bénéfices à travers l’écriture de ce livre. Par pudeur et aussi par respect pour mon mari, j’aborde très peu ce sujet dans l’ouvrage, si ce n’est par bribes, mais ma sexualité ainsi que mon rapport au plaisir ont évolué de manière très positive. Un fossé sépare désormais, sur ce plan, ma vie d’avant de celle d’aujourd’hui.
Il m’est arrivé à plusieurs reprises de faire de véritables découvertes, non seulement en terme de contenu, mais surtout en terme de vécu. Le travail sur les échanges entre Guy et moi a été particulièrement révélateur et m’a permis de voir s’estomper, pour enfin disparaître, mon besoin de contact avec lui. Pendant longtemps, la nécessité de ce lien a été comme une drogue. Quelque chose dont je ne pouvais pas me passer, dont l’abstinence générait toutes sortes de répercussions : angoisses, tremblements, sueurs et j’en passe.
L’intégration du fait que j’ai été victime de ses agissements – et non sa complice ou encore l’investigatrice d’une relation consentie – est venue progressivement, d’abord à travers ma thérapie, puis avec la traduction de nos messages et ensuite par l’écriture de ce livre. J’ai enfin compris, aussi bien intellectuellement qu’émotionnellement, que j’avais été agressée au plus profond de mon être.
J’ai en outre mesuré – mais attention : je parle ici pour mon seul cas personnel en fonction d’un certain vécu – l’impasse où me conduisait une pensée manichéenne. Tout n’est pas noir ou blanc, il y a des degrés et des niveaux de gris. Un agresseur peut aussi parfois apporter du « positif » à l’enfant qu’il ou elle meurtrit (par exemple combler un manque quand les parents sont défaillants). Bien que ce ne soit que pour mieux manipuler l’enfant, ce dernier se retrouve dans une situation où il (ou elle) peut se sentir redevable envers son agresseur.
Concilier les aspects « positifs » de la relation avec les agressions subies peut alors devenir très compliqué pour la victime qui ne reconnaît pas là le loup des contes pour enfants, a fortiori si elle-même ne se perçoit pas toujours comme étant « blanche comme neige » : sans vouloir (ou même pouvoir) rentrer dans les détails, je commence tout juste à faire un travail sur moi qui consiste à approcher, très doucement, des situations où j’ai moi aussi fait du tort à autrui. Peut-être en sortira-t-il un livre ou deux, peut-être pas.
M. R. : À propos des agissements pédophiles dont vous décryptez remarquablement les répercussions sur votre vie de femme adulte, quels conseils adresseriez-vous à celles et ceux qui n’ont pas encore mis au jour la complexe acceptation du mot « victime » ?
M. C. : Je ne sais pas si je suis apte à donner des conseils sur le sujet, sauf peut-être celui de confronter son vécu, d’abord en lisant d’autres témoignages – je pense en particulier à Il m’aimait, de Christophe Tison, qui m’a percutée et aidée à réaliser certains aspects très complexes de la relation qu’il peut y avoir entre le pédophile et l’enfant qu’il (ou elle) abîme profondément. Il y a aussi Derrière la porte, de Claudia Robert, qui pose entre autres la question essentielle de la vie après la survie, mais également des ouvrages de référence sur les agressions sexuelles, théoriques, voire spirituelles, notamment ceux du Dr Muriel Salmona. L’on peut enfin écouter d’autres victimes (groupes de paroles, émissions radio ou télé…).
J’ai récemment regardé le documentaire très controversé Leaving Neverland. Peu importe ce que l’on peut penser des accusations à l’encontre de Michael Jackson, les témoignages de Wade Robson et de James Safechuck sont remarquables dans le sens où ils posent très clairement la notion très complexe de « grooming ». Il s’agit d’une forme très particulière d’agression sexuelle (pas exclusivement sur le net) : l’agresseur, généralement un manipulateur-né, se fait passer pour quelqu’un de très faible et se place au même niveau que l’enfant, tout en initiant et en éveillant progressivement cet enfant à la sexualité. Et bien sûr, il lui fait croire qu’il est non seulement consentant mais aussi responsable.
Ensuite, je dirais que déposer son vécu auprès de personnes de confiance – au pluriel –, et s’autoriser une vision de soi au travers du regard bienveillant de ces personnes, peut constituer une force très positive dans ce cheminement. De mon côté, il m’a été nécessaire de confronter les réactions de madame Joly, de mon médecin traitant et de ma psychiatre pour pouvoir, petit à petit, me réconcilier avec mon état de victime.
Enfin, voir mes enfants grandir m’a été très bénéfique, mais je pense que voir grandir un autre enfant aurait tout aussi bien pu faire l’affaire. Les considérer à l’âge que j’avais quand j’étais victime des agissements de Guy – constater combien on est petit à cet âge-là (de taille, de poids) et, disons-le, intellectuellement – m’a beaucoup aidée. Il n’y a pas photo : un gamin ou une gamine ne fait pas le poids face à l’adulte. Il ou elle n’a pas les ressources nécessaires pour comprendre et encore moins gérer une sexualité d’adulte.
Grandir, par Michaela Châteaux, postface de Delphine Joly, Lierre & Coudrier Éditeur, collection « Témoins », 19,90 euros.
Site : michaelachateaux.net
Page Facebook : @micha.auteur / Twitter : @MichaChateaux
Courriel : micha.chateaux@hotmail.fr
J’ai un ami qui a écrit un livre sur des actes de pédophilie au petit séminaire où il fut quasiment enrôlé. Ce n’est pas l’unique propos de cet ouvrage qui a connu un certain succès. Son récit a suscité un nombre impressionnant de témoignages venant de toute la France. La parole se libère, mais est-ce suffisant ? Est-ce possible de guérir de ces traumatismes ? Mardi soir, j’ai regardé un documentaire sur la 5 où il était question de “justice restaurative”. La victime rencontrait son agresseur. C’était très intéressant. Ce qui continue à me choquer, c’est la quantité de victimes. Partout, dans tous les milieux.
Bonjour Colette,
Merci beaucoup pour ce point de vue très intéressant. je n’ai pas vu le documentaire en question, mais j’ai pour ma part fait ma propre “justice restaurative” en contactant mon agresseur une vingtaine d’années après les faits. J’ai ainsi pu le “rencontrer” (par mails, qui sont retranscrits dans mon témoignage), échanger à propos des agressions et lui demander pourquoi. Il a répondu favorablement à ma demande et aujourd’hui, je suis bien plus en paix avec moi-même. Cela étant, je pense important de préciser que la demande doit venir de la victime ! En aucun cas, je ne pense qu’une telle démarche peut être bénéfique si la demande ne vient pas de la victime. Mais oui, le nombre de victimes est effarant ! Partout, partout. Bien à vous,