Le polar de l’été

Comment parler du « Polar de l’été » sans en dévoiler la trame, qui doit demeurer à la fois piquante et longue en bouche, et sans en trahir la joyeuse subtilité ? C’est un peu comme avec « Le livre de passe » de Paul Loubière : on ne peut rien en révéler sous peine d’en saccager la magie. Et pourtant ce « Polar de l’été », œuvre très malicieuse de Luc Chomarat, contient tout : humour, lucidité, tendresse, désenchantement devant le puzzle irrésolu de l’enfance, effet « waouh » au service d’une écriture précise qui fait mouche. On traverse des épaisseurs de vie, on dépouille les couches du cœur en retenant nos questions plutôt que nos larmes – on rit beaucoup, on grince, on sent un peu d’acide nous ronger aux abords de l’âme : qu’est-ce donc ? Est-ce bien nous qui avons vécu là, fantômes parallèles à nos amours ? Réponse dans « Le polar de l’été », de Luc Chomarat, qui est publié par La Manufacture de livres.