Je veux m’éterniser avec mes macchabées. Assez, qu’ils aient filé pas en douce ! Sans eux tout s’est décollé de mon ciel. Des paquets de loupiotes. Des nuées de films. Là où on marionnettait ensemble. Là où on gigotait de rires en pleurs. Plus ça passe, cette houle, plus elle scalpe les jours. Ceux de ta vie kaputtent. Des soldats scouizés. Les planches bruissent. Au début y a encore foule. L’époque reste accrochée aux murs. Aux enterrements ça grouille. Tu opines et tu penses ouf. Pays connu malgré les messes.
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Je veux me graver dans les temps morts. Assez, qu’ils aient giclé tête en l’air ! Les rimes sont déperlées. Des tonnes de clés de sol inversées. Des milliers de mots crevés. Là où se déhanchait la joie. Là où nos pieds étaient comètes. Plus ça défile plus ça décapite nos feux. Ceux de ta vie tes amours sont cendres. Tout craquelle en boue sèche. La foule s’émiette. Tu comptes les âmes. Bientôt la tienne seule.
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Je veux me fondre dans les vieilleries. Assez, qu’elles aient tari leurs gazouillis ! Les phrases sœurs se carapatent. Vlà du néant à entonner ! Des notes mortes à chuinter ! Bec dans l’eau je m’emmuette. Les émotions s’englacent. Mes jours fantômes sèment leurs cliquetis. Restez, mes vies ! Que je m’emmêle à vos disparitions ! Que je m’empierre dans vos fuites ! Que vos lèvres noires absorbent mon baiser. Que je puisse mourir d’avant.
1er décembre 2022
À MON NON-SOUVENIR #6