« Le plus compliqué, ce n’est pas de persuader les autres que je suis compositrice », explique Béatrice Thiriet, mais plutôt « d’être considérée au même titre qu’un collègue masculin » : encore trop souvent, « les commandes importantes » vont aux hommes. C’est la raison d’être de cette nouvelle rubrique du blog dédiée aux femmes de courage et de talent(s).
J’ai découvert la musique dite classique à l’âge de cinquante et un ans passés, alors que je venais de cesser de boire (et de fumer) après une déjà longue vie d’alcoolisme.
Le sevrage s’étant fait sans aucun traitement de substitution ni la moindre aide médicale extérieure, c’est une quête spirituelle, toujours en cours, qui m’a permis de comprendre le mécanisme des addictions.
M’étant déconnectée de la télévision, et alors que j’explorais en parallèle l’œuvre du penseur Jean Klein, je me mis à écouter France Musique.
Très vite je me rendis compte que ma culture dans ce domaine était assez proche du degré zéro, et que tout était à découvrir, à apprendre avec passion.
Sept ans plus tard, une brillante compositrice accepte mon invitation à venir parler de son œuvre sur mon blog, et vraiment, c’est avec beaucoup d’émotion que je vous présente ce Coup de chapeau à Béatrice Thiriet.
Je remercie chaleureusement Aliette de Laleu, que j’écoute régulièrement sur France Musique, de m’avoir aiguillée sur ce choix – et bien sûr je suis infiniment reconnaissante à Frédéric Lodéon, dont l’émission Carrefour de Lodéon est une réjouissance chaque semaine attendue, pour sa précieuse participation ici (lire ci-après).
Mais assez parlé pour ce qui me concerne, place à ma talentueuse invitée !
Béatrice Thiriet en quelques dates
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« J’ai décidé de prendre la tangente et de devenir musicienne »
J’ai une très bonne mémoire.
J’entends encore la voix de ma mère qui chante par-dessus celle de Joan Sutherland Traviata de Verdi, avec mon père qui reprend les airs ; je suis une toute petite fille. Ils n’ont pas de très jolies voix mais ils sont heureux et c’est communicatif.
J’entends mon frère aîné chanter Bob Dylan, penché sur son tourne-disque. Mes sœurs et moi on crie avec lui « Here comes a story of the Hurricane ».
Je suis également transportée le dimanche à la messe, collée à la jupe de ma grand-mère quand l’orgue s’élance à la fin de l’office, qu’on ouvre les portes de l’église en grand, qu’on se presse pour sortir et qu’il fait beau !
« Par-dessus tout, c’est le son du piano qui m’émeut »
C’est mon terrain de jeu, je commence le piano à 6 ans.
C’est une année décisive, ma mère a perdu un bébé et on m’envoie chez une tante pendant un temps que je déteste, parce que ma mère me manque.
Une de mes cousines a un piano. Débutante elle ânonne la Méthode Rose (par Ernest Van de Velde)…
C’est inimitable, la Méthode Rose ! c’est un peu le « Laurence Pernoud » (et son célèbre J’attends un enfant) des pianistes.
Il y a dans ce grand cahier des schémas, des exercices, des gammes et de toutes petites pièces de musique illustrées de dessins pastels.
Je repère un des morceaux qui s’appelle La pipe de papa.
Le dessin représente un bon père de famille qui fume tranquillement sa pipe, ce qui n’est absolument pas le cas de mon père.
Mais l’image est forte et je me dis que j’aimerais bien lui jouer ce morceau un jour.
Mon père voyage tout le temps, je le vois peu, mais je l’aime énormément.
Ma grand-mère habite un étage au-dessous de celui de ma tante. Chez elle, je lis la vie des saints et des saintes, des petits livres illustrés qui abondent dans sa bibliothèque.
Être sainte, ce n’est pas facile ; j’essaye un peu pour voir, mais finalement mes élans de foi se bornent aux grands accords de la messe dominicale.
C’est à ce moment de ma vie, entre l’étage de ma tante et celui de ma grand-mère, que privée de mes deux chers parents, j’ai décidé de prendre « la tangente » et de devenir musicienne.
Quand je rentre chez moi je réclame un piano et mes parents disent oui.
Le meuble arrive et je n’arrive à rien d’autre qu’à en tirer des sons plutôt moches.
Puis on me confie à un professeur magnifique qui m’ouvre la voie.
Cette femme, Françoise Déhan, a su à merveille repérer mon talent et ma créativité.
Quand je démarre ma vie de compositrice, j’ai à peu près 7 ans, je compose ma première musique, c’est un cadeau pour ma mère.
Elle a conservé la partition toute sa vie ; elle me l’a rendue le jour de la création de mon opéra de chambre Nouvelles Histoires d’Elle.
Récemment, je l’ai faite encadrer pour ne pas la perdre.
J’ai appris à composer entre Jean Aubain, mon directeur au conservatoire de Versailles qui m’a aussi formée en analyse musicale, et Solange Anconat, compositrice (décédée en 2019), prix de Rome.
En fait, tous les deux ont déjà vite compris que j’étais compositrice.
Et en réalité, on n’apprend pas vraiment la composition.
On est compositrice ou pas et d’autres peuvent le pressentir.
Le jour où j’ai admis que je l’étais, toute ma vie a changé et s’est illuminée.
C’est comme si j’avais appuyé sur la position « Marche » de l’interrupteur.
« Et là tu me vois ? Parce que sinon j’enlève ma cape d’invisibilité ! »
Le plus compliqué, ce n’est pas de persuader les autres que je suis compositrice ; le plus compliqué, c’est d’être considérée au même titre qu’un collègue masculin.
Le plus compliqué, c’est de voir les commandes importantes aller aux hommes ; les commandes des radios, des orchestres et des maisons d’opéra.
Si l’on veut instaurer une égalité homme/femme, il faut que les grands acteurs des commandes, y compris les mécènes, s’engagent à faire alterner le masculin/féminin.
Personnellement, j’ai toujours voulu gagner ma vie avec ma musique, au moyen de mes droits d’auteur et des commandes.
Ça a pris du temps mais ça a marché.
Il faut se battre, contre ses peurs, ses angoisses, son désarroi et sa colère.
Peur de ne pas être à la hauteur.
Angoisse de ne pas y arriver.
Désarroi devant les difficultés.
Colère devant l’injustice que peut provoquer la domination masculine et ses dérives.
J’ai remplacé la peur par l’urgence de faire.
L’angoisse par le lâcher-prise.
Le désarroi par l’humour.
La colère par l’engagement.
Un jour, je déjeune avec une femme très sympa, chargée par ailleurs de l’égalité femme/homme. Elle me dit dans sa langue de technocrate qu’en tant que femme compositrice et compositrice de musique de film – je précise que la musique de film est une des zones d’ombre de la composition contemporaine –, je l’intéresse parce qu’en fait, je suis quasiment invisible dans le paysage culturel !!
Elle ne se rend pas compte de ce qu’elle me dit, je pense, et mon visage doit s’allonger énormément.
C’est dans ces moments-là qu’on a besoin d’humour.
Je lui dis : « Et là tu me vois ? Parce que sinon, j’enlève ma cape d’invisibilité ! »
Je rentre chez moi sidérée et en même temps consciente du chemin exceptionnel que j’ai parcouru et je rends grâce à la vie, ainsi qu’à celles et ceux qui m’ont aidée à le parcourir.
Un des dangers actuels est de parler des compositrices au pluriel !
C’est un piège, il faut que chacune de nous s’attache à mener sa carrière et à écrire son œuvre. Compositrice avec un « s », ça lisse tout et ça nous fait disparaître, en somme.
Mais ça a aussi un avantage, celui de se connaître, d’échanger, de partager les informations et d’agir ensemble.
Je suis absolument pour les réseaux professionnels, les lobbys et les rencontres fréquentes de femmes de tous les horizons.
Je suis une adepte du : « Où sont les femmes ? » parce que déjà si nous nous connaissons nous pouvons agir ensemble.
« Le cinéma m’a beaucoup aidée à me trouver musicalement »
En 1983 j’ai 23 ans, après beaucoup d’expérimentations musicales, improvisations, théâtre musical, groupe fusion, rock’n’roll et jazz, je me passionne pour l’astrologie.
J’ai rencontré une astrologue qui a vu dans mon thème que j’étais liée au cinéma et au théâtre et elle m’a présenté un réalisateur de court métrage en recherche musicale. J’ai sauté sur l’occasion et j’ai écrit sa musique.
J’étais en mal de choix : je voulais composer, mais quelle était ma voie ?!
Le cinéma a répondu en partie à mon questionnement d’alors et comblé mes goûts éclectiques.
Les commandes de musiques de films sont arrivées et les rencontres ont été belles.
Dont celle de Pascale Ferran, évidemment, qui me confie son premier film [Petits Arrangements avec les morts, 1994], à qui je reste fidèle et reconnaissante.
Également : Dominique Cabrera, avec qui j’enchaîne bientôt un 7ème film, Anne Le Ny, Claire Devers, Brigitte Sy, Jacques Deschamps, Anup Singh, Joël Farges, Jérôme Diamant-Berger.
Le cinéma m’a beaucoup aidée à me trouver musicalement.
« Je cherche un langage direct et simple, sorte de lexie musicale »
Je travaille avec des artistes, des auteurs qui aiment ma personnalité musicale.
Au début de ma carrière, j’ai reçu des compliments sur le fait que j’avais le courage d’être moi-même et de ne pas succomber à la tentation de l’exercice de style.
Le cinéma m’a donné le courage de composer et surtout l’obligation de le faire rapidement.
Et puis j’ai écrit mon premier opéra vers l’âge de 35 ans, je l’ai coproduit avec le Vingtième Théâtre à Paris [Nouvelles Histoires d’Elle], comme mon oratorio Lettres d’Algérie, qui a donné lieu à un court métrage La lettre de Mourad que j’ai réalisé pour France 2.
Profondément mélodiste, j’aime spécialement Ravel, Luciano Berio et Mozart.
J’hésite beaucoup à sacrifier à la forme, au style ou à une orchestration léchée, je cherche un langage direct et simple, sorte de lexie musicale…
Ma musique doit interpeller, impacter.
L’improvisation fait partie de mon travail, j’aime improviser et faire improviser les autres.
Je ne conçois pas d’être séparée du jeu et du piano.
« Si une chose peut me faire avancer, c’est la lecture et l’analyse musicale »
Une de mes compositions préférées s’appelle Vogel Star. C’est une mélodie pour chœur et orchestre que j’ai composée sur un poème de Wolfgang Amadeus Mozart.
Mozart avait un oiseau qu’il aimait beaucoup. À sa mort il lui a écrit un poème. Un peu comme font les enfants, quand ils enterrent un hamster en grande pompe !
Le Festival international du film de Banja Luka, en Serbie, m’a commandé de le mettre en musique, je l’ai fait avec joie.
Comme j’écrivais en même temps la musique de Lady Chatterley, Pascale Ferran m’a proposé d’ajouter Vogel Star à la bande originale du film.
Voici ma traduction du poème de Mozart ; le texte est drôle et léger, mais évidemment dans ma musique, c’est chanté en allemand.
Ci-gît un tendre petit fou !
Un sansonnet
Dans son enfance, il a connu
Le deuil et sa douleur
Mon cœur saigne
Quand j’y pense
Cher lecteur, toi aussi
Verse une petite larme pour luiIl n’était pas méchant,
Parfois un peu trop bruyant sans doute,
Un peu espiègle et vilain
Mais jamais totalement gredinPendant que je le loue
Il est déjà au ciel
Et me remercie déjà
De ces vers amicaux totalement gratuits
Car il est parti à l’improviste
Et si vite
Qu’il n’a pas une seule pensée
Pour celui qui par ses rimes a su l’accompagner
Je l’ai enregistrée à Prague, à Noël.
Cette musique n’a jamais été jouée en France, mais je ne désespère pas !
Un jour j’ai pris conscience que je n’avais pas de modèle féminin, que je connaissais très mal la vie et l’œuvre des compositrices dans l’histoire. On ne m’avait jamais enseigné cela.
Alors j’ai cherché et j’ai trouvé ces femmes et leur œuvre.
J’ai fait un collage avec des portraits de compositrices depuis l’Antiquité jusqu’au 21e siècle et j’ai posé ma photo en bas à gauche du tableau.
J’avais envie de pleurer, j’ai foncé chez Frédéric Olivennes, alors patron de Radio Classique.
Je lui ai dit : « Je voudrais faire une émission sur les compositrices. » Et il a répondu : « C’est génial ! »
Ça s’appelait Femmes de Musique.
Si une chose peut me faire avancer, c’est la lecture et l’analyse musicale.
« C’est grâce à Frédéric Lodéon que j’ai rencontré Pascale Ferran »
Au café Les Ondes [Paris 16ème], on lisait avec Frédéric Lodéon une partition d’orchestre, une symphonie de Schubert qu’il allait diriger.
Je l’ai commentée, il m’a appelée un peu plus tard dans le cadre de son émission Le pavé dans la mare (sur France Musique).
Pendant 6 ans j’ai fait partie de ses invités. C’était génial !
Il m’a dit : « C’est vraiment important que tu donnes ton point de vue de compositrice et tu es forte en analyse musicale ! »
C’est grâce à Frédéric Lodéon que j’ai rencontré Pascale Ferran. Il m’avait invitée à son émission Carrefour de Lodéon (France Musique). C’est comme ça qu’elle a découvert ma musique.
J’ai donc continué à pratiquer l’analyse musicale que Jean Aubain m’avait enseignée.
Message de Frédéric Lodéon ! J’ai rencontré Béatrice Thiriet par la musique. La Maison de la Radio a été notre point de ralliement. Invitée pour la première fois à mon émission Carrefour de Lodéon, elle m’a beaucoup touché par la finesse de son esprit, sa connaissance des êtres, sa culture très étendue en de multiples domaines, et bien sûr par sa musicalité appuyée sur des connaissances techniques indiscutables. |
« Jean Grémillon me donne envie de réaliser un film »
J’ai participé à une très belle édition collective sur Jean Grémillon, sortie en 2019 aux Presses Universitaires du Septentrion, après un colloque organisé à Cerisy : Jean Grémillon et les quatre Éléments.
J’ai notamment relevé pour ce livre la partition qu’il a composée, il était aussi musicien, pour son dernier documentaire : André Masson et les Quatre Éléments (1959).
J’ai retrouvé pour mon article toutes ses notes de réalisateur et ses partitions de compositeur qui étaient conservées à la BnF, j’ai percé le secret de son inspiration pour ce film.
Je vous laisse le découvrir si vous avez l’occasion de lire ce texte.
Il a par exemple écrit le découpage de son film sur du papier à musique !
Jean Grémillon me donne envie de réaliser un film. J’ai pour l’instant deux courts métrages à mon actif, je prépare un long.
« J’enseigne à l’École normale de musique de Paris »
J’y dirige la classe de musique à l’image, je suis très heureuse d’enseigner.
En ce moment je termine Street Tree 18, une commande de l’Orchestre de Flûtes Français.
Un quatuor pour flûtes.
Je suis profondément européenne, je crois en l’Europe de la culture.
J’ai quatre filles : Emma, Chloé, Adèle et Tessa. Elles sont artistes et féministes !
Actuellement, Chloé (Riviera) et moi « confinons » ensemble, et j’aimerais conclure en attirant joliment l’attention des lecteurs sur son travail, dont un aperçu est ici : sur Instagram.
Pour écouter les œuvres de Béatrice Thiriet
- Alexandra David-Neel, la marche du silence : https://youtu.be/9aOORpqc5Es
- Lady Chatterley, ouverture : https://youtu.be/_T3khwvNGNA
- Bird People : https://youtu.be/1fUInXKSWWg
- L’astragale (Bande Originale) : https://youtu.be/XTZI_ssyOAA
- L’astragale, thème original interprété au violon par Laurent Korcia : https://youtu.be/FmdmTfbAIPM
- Béatrice Thiriet joue la nuit pour le film Bird People, de Pascale Ferran : https://youtu.be/vJsrY1jTd7s
- Vogel Star, mélodie pour chœur et orchestre sur un poème de Mozart : https://youtu.be/moM3SiBVXKg
Infos pratiques
Retrouvez Béatrice Thiriet :
En interview :
- Sur France Musique : carrefour-de-lodeon-acte-2/beatrice-thiriet-pour-la-journee-du-droit-des-femmes
- Sur TV5 Monde : terriennes/beatrice-thiriet-femme-et-compositrice-de-musique-de-film
- À propos de Pascale Ferran : https://youtu.be/BPbAuTV-7JA
- Sur les femmes, l’Europe et le cinéma : la-femme-est-elle-legale-de-lhomme-dans-lindustrie-cinematographique
En ligne :
- Sur son site : beatricethiriet.com
- Sur Facebook
- Sur Twitter
- Sur Instagram
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- Sur Spotify
- Par courriel
Bravo Madame !!! Comme les anges, la musique n’a pas de sexe, elle est un fil d’or de la spiritualité, le « véhicule » de l’âme. Ecouter une oeuvre musicale c’est entrer en méditation et se préserver des affres de ce monde douloureux. Longtemps, adolescent, j’avais besoin de la musique pour écrire. L’une ne pouvant avancer sans l’autre. Avec l’âge, la musique du silence m’accompagne davantage durant l’écriture. En revanche, j’aime m’isoler avec elle, aujourd’hui, pour me consacrer entièrement à tout ce qu’elle dégage, en lui accordant mon plus grand respect, qu’elle soit jouée par une femme ou un homme, qu’importe. La magie est cette fusion entre l’être et les notes qui habillent l’espace. Un homme sans la musique, c’est comme une forêt meurtrie sans ses arbres.
Article très intéressant et très fouillé ! et quel parcours ! bravo de mettre en lumière ces compositrices
Bonjour, je suis émerveillée par votre parcours. Étant en convalescence j’en ai profité pour revoir la trilogie du coeur des hommes. Je ressens une grande attirance et une émotion indicible pour cette amitié masculine qui m’attire et m’énerve un tantinet. Je suis féministe depuis toute petite et éprouve des difficultés avec ce côté très mec.
Je digresse, car la musique de cette trilogie me touche profondément. Évidemment le titre de Pretenders mais surtout vos compositions qui m’entraînent dans un monde extatique. Je n’étais pas curieuse, j’étais subjuguée par cette musique et ne savait pas que c’était vous.
Vous allez rejoindre mes héroïnes, SDB, Luce Irigaray, E Badinter, Laeticia Colombani et toutes les autres autrices et musiciennes qui changent le monde et qui apportent de la lumière à nos vies de femmes. J’écoute depuis trois jours le thème principal qui m’apporte irrémédiablement de la bruine sur les cils. Béatrice, je suis si heureuse que votre nom et prénom entrent dans mon coeur. Je n’ai qu’une fille et comme vous j’aurais tant aimé être entourée de quatre sublimes lucioles; même si la mienne, Élise est merveilleuse et le comble d’une joie ineffable.
Je vous embrasse.
Lucie 💗🌸